J’ai 12 ans. Je suis en 5ème. Je dérange et je me sens mal aimée. Je suis mal aimée.
Par certains garçons et certaines filles, notamment. Je suis plutôt sur le mode « bonne élève » et peut être que j’en fais trop ? Que je parle trop ?
Ce jour là dans le parc qui fait office de cour de récréation ils m’attendent, cachés. Je suis petite, je ne cours pas assez vite et ils sont plusieurs. Garçons et filles avec leur grosse voix et leur rire gras, ils m’attrapent. Cette fois-ci pour un shampoing aux herbes et aux feuilles mortes. Me voilà dans le bureau de la Directrice, « cafteuse » comme ils disent.
J’attends maintenant les représailles, terrorisée. Le soir même à la sortie du car ils m’attendent. Mais cette fois-ci ils n’ont pas réussi à m’attraper !
« Des enfantillages. Ce n’est pas grave et de toutes les façons c’était pour rire ! »
J’ai arrêté de parler. Ou presque. J’ai appris à dire les bons mots. Ou presque. Et j’ai oublié. Enfin presque. Jusqu’à ce que des années plus tard, la violence trop longtemps enfouie ne resurgisse…
J’ai passé des années à mettre des mots sur mes maux pour retrouver mes mots. Des années pour panser l’âme de la petite fille blessée par la violence des enfants … et des adultes. Et je pensais alors être débarrassée des cours de récréations …qui pour moi étaient l’apanage des enfants et des adolescents.
Comme si d’un coup de baguette magique à 18 ans, désormais adultes, sur le papier, ils devenaient respectueux et bienveillants ! Continuer la lecture de Mots pour maux
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