
Nous sommes le 31 décembre 2020. Je prends ma plume, comme chaque matin, ou presque, pour écrire dans mon journal, 2020. Et puis finalement c’est avec vous que je vais partager ce mot de la fin. De la fin de l’année. D’une année très particulière, animée par un évènement qui nous a tous relié, une pandémie. Qui selon moi, a exacerbé tout ce qui était déjà là. Pour chacun et chacune. Je le constate dans tous les accompagnements professionnels que je réalise.
Qu’en est-il pour vous ? En quoi cette pandémie a marqué votre année ? Que vous a-t-elle révélé de vous ? Du côté de la lumière et du côté de l’ombre ?
Pour ma part, si je dois caractériser cette année, je l’appellerai « Retour à la Terre ». J’ai adopté des chèvres, enfin une chèvre et son chevreau. Qui m’ont permis d’expérimenter la question des territoires, des limites, et de ma difficulté à poser des limites. A ne pas vouloir leur en imposer, c’est elles qui les posaient, et moi qui devenait chèvre ! J’ai choisi de m’en séparer, mais j’ai adoré !
J’ai construit un poulailler pour accueillir Blanchette, Noiraude, Roussette et Grisette, qui récemment ont fait le festin d’une chienne d’un voisin… J’ai beaucoup pleuré. Face à face avec la réalité du vivant. Qui est loin d’être un conte de fée et qui n’a aucun état d’âme. Je le savais, je l’avais sans doute oublié, après plusieurs mois à vivre avec mes poules, en toute tranquilité, ayant à coeur de leur offrir une belle vie ! J’avais pour chacune de l’affection et un lien singulier. Ce que je n’aurais jamais imaginé, avec des poules ! Au delà de ce lien, elles participaient à l’éco-système désormais en place ici, entre compost, recyclage et leurs bons oeufs qui me nourrissaient chaque jour, et que je recevais comme des cadeaux.
Pour éviter de laisser le poulailler traverser l’hiver en mode cimetière, je suis retournée chercher trois petites Rousses, continuer le cycle de la vie, après avoir consolidé, insuffisamment, le poulailler. Mais la chienne est revenue, pour les dévorer, une fois de plus. Cette fois-ci je me laisse le temps de digérer, et de renforcer ce poulailler pour mieux les protéger, avant d’accueillir de nouvelles poules au printemps. Mais je les cherche encore. Elles manquent !
Vous l’aurez sans doute compris, cette fois-ci je vis ici, en Provence. J’ai franchi le pas. Après avoir été malade, du Covid, il m’a permis de passer de l’autre côté. Et de réaliser ce projet qui était déjà là. Je suis en joie ! C’est bon signe, n’est-ce pas ?! Depuis que je suis ici, je suis émerveillée, chaque jour. Alors je crois que j’ai trouvé mon lieu.
Au coeur de cette Nature, j’ai agrandi mon jardin dont je vous ai déjà parlé. En mode permaculture. J’ai agrandi ma vie ! Mon projet est l’autonomie. Sur tous les plans. C’est fou comme mettre les mains nues dans la terre me fait du bien, chaque jour j’apprends d’elle et j’ai encore tant à apprendre. J’ai remarqué combien voir mes légumes pousser génère chez moi de l’enthousiasme, combien être au jardin m’inspire et me procure de la paix. Ce sentiment d’être reliée, avec le vivant et tout l’univers.
Je me sens désormais responsable de cette parcelle de terre qui ne m’appartient pas, surlaquelle je suis loca-terre. Que j’habite pour un temps, celui de ma vie. La faire fructifier pour moi et pour les générations futures. Je viens de planter de jeunes arbustes fruitiers et en mars j’accueillerai des ruches !
Cette année de confinement a provoqué en moi un dé-confinement, intérieur. Un déplacement de mes frontières, intérieures. Avec désormais la possibilité de travailler aussi à distance, ce que je n’aurais pas non plus imaginé avec mon activité d’accompagnante. J’ai aussi mis au monde un nouveau livre « Pour une écologie du lien » et j’ai le titre du prochain !
Enfin, j’ai rejoint une association « Back to earth ». Retour à la terre ! Pour oeuvrer avec d’autres. Nous relier. Car je suis convaincue que c’est « ensemble » que demain s’écrira, autrement.
Aujourd’hui nous sommes le 31 décembre 2020. La fin d’une année. Que je partage avec vous. Car c’est aussi la fin de mon écriture sur Internet. La fin de ce blog. Et oui, après 12 années, je me retire de ce lieu. Je me retire des réseaux sociaux.
Alors que le monde derrière les écrans, entre masques et télé-travail s’accélère, je ressens un profond besoin de « corps à corps ». De liens incarnés. D’être dans un mouvement quotidien qui active tous mes sens, pour trouver le Sens de chaque jour, et aider chacun et chacune, que j’accompagne, à trouver le leur. Relier les mondes, les deux pieds dans la terre. Pour rester sur terre. Dans un monde qui me semble de plus en plus « Hors-sol ».
Alors je vous dis aurevoir. Ici. Et pour ceux et celles qui ont envie de m’écrire, de me parler, je reste connectée, autrement. Par mail et par téléphone.
Je vous souhaite une belle route, lumineuse !
salut Christelle, j’adore ton geste de retour au vrai et à la « terre ». Tu es authentique et c’est pour cela que tu es utile aux autres.
merci
Thierry