C’est la rentrée des classes, la reprise du travail, le démarrage des études, la continuité pour d’autres…bref pour beaucoup d’entre nous, petits et grands, un nouveau départ…
Et la voilà partie. Comme peut-être certains de vos enfants sont déjà partis ou en train de partir… Mais dans mon poulailler c’est la première fois que l’une prend son envol…une poule en moins sur trois…Et un coeur de maman poule qui pleure. Oui cela faisait une année qu’elle préparait son envol, que je l’accompagnais , que nous nous préparions. Que dis-je, 18 ans ! Que je l’accompagnais, activement ! Car très tôt (peut-être même trop tôt ?) autonomie et responsabilité ont pris sens dans leur vie…Ce que peut-être un jour elles me reprocheront d’ailleurs, d’avoir trop vite voulu les faire grandir…
Mais voilà, c’est fait. Et l’une d’entre elles a déployé ses ailes pour ainsi s’envoler vers la destinée qu’elle- même a su créer depuis de nombreuses années. Bravo, c’est bien mérité.
Malgré tout… dans les bras l’une de l’autre nous avons tant pleuré. Pleuré cette fin d’une vie quotidienne que nous ne partagerons plus. Pleuré cette fin d’une certaine vie de famille qui ne sera plus. « Comment vais-faire pour tes câlins dont j’ai tant besoin ? Comment vais-je faire sans toi à côté pour me consoler ? » sanglote-t-elle sur le pas de la porte… Et moi aussi, comment vais-faire sans elle dans mon poulailler ? Même si parfois j’avais très envie de la faire passer par la fenêtre ! Et qu’il y a un bout de maman poule qui pense tout bas « Enfin elle est partie ! Ce sera plus calme ! »
FaceTime, skype, whatsapp, messenger… Je sais très bien que nous allons trouver une autre façon d’être ensemble. Que nous allons apprendre à vivre notre vie de famille à distance autrement. Je me sens aussi fière en tant que maman d’avoir réussi à l’accompagner jusque là ; de sentir qu’elle dispose désormais de toutes les ressources en elle pour s’épanouir et s’accomplir vers la voie qui est la sienne. Oui, je suis aussi très heureuse.
Mais malgré tout le bon de cette séparation, il y a cette tristesse, à qui j’offre cet espace, pour moi, et pour toutes les « maman »…et aussi les « papa » ! Dont les enfants sont partis…Une tristesse trop souvent vite balayée voire niée alors qu’elle a besoin de s’exprimer pour mieux se dissiper.
Et ce matin, en marchant sur la route de mon bureau, ce sont ces mots du « Prophète » de Khalil Gibran qui me reviennent :
« Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même » (…)
Chère Christèle
Je pense bien à toi et à la tristesse de ton coeur de maman. Je viens de vivre la même expérience que toi… Mon fils aîné vient de quitter Maurice pour ses études à Toulon. Sa présence me manque et je sais que son départ marque la fin d’une vie, celle du cocon familial, et le début d’une autre, celle de sa vie d’adulte. Nous aussi avons pleuré et même si tout cela fait partie du cycle normal de la vie, c’est plus dur quand ça nous arrive à nous 😦 et nous ne sommes jamais vraiment préparés à la séparation. Je t’embrasse bien fort et te souhaite bon courage,
Vanessa
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Ma chère Christèle, je revis avec tes mots le ressenti face au départ de Thib il y a 2 ans… nous apprenons avec nos enfants le « détachement » dont j’ai trouvé une excellente définition cet été dans le petit livre sur la joie de Frédéric Lenoir:
« Le détachement est un lâcher prise par excellence d’amour, amour sans possession »
Cette attitude implique une sécurité intérieure qui nous permet de voir partir nos petits vers d’autres horizons, leur horizon. Accepter qu’ils aiment d’autres car nous avons la conviction d’être aimable.
Oui, nous versons des larmes car une page se tourne mais nous apprenons à être maman autrement….
Merci Bénédicte et Vanessa pour vos partages et témoignages ! Ils réchauffent mon coeur !