Lundi 9 septembre. Je suis restée ici, je ne me suis pas enfuie. Mais je ne vais pas non plus m’habituer ni m’adapter comme certains et certaines me le préconisent, c’est terminé…Cette adaptation ! Et je ne vais pas m’enfuir. C’est ici que je vis. Que j’ai choisi de vivre aujourd’hui. La tempête qui m’habitait s’est calmée, sénénité est de retour !
J’ai remplacé mes amis les arbres par mes compagnons de route, humains, clients et amis. Que cela fait du bien de vous retrouver. Dans un face à face. Nous embrasser, nous regarder, nous sourire, nous écouter, nous raconter… Energisant ! J’ai aussi retrouvé l’eau en allant chaque matin marcher le long des quais, où j’ai pu admirer la beauté de ce Paris, de ses pierres éclairées par un soleil éclatant, de la Seine scintillante de mille feux. Lumineux ! J’ai même rencontré quelques mésanges sautillantes, les canards toujours fidèles et…les mouettes auxquelles j’ai plutôt envie de crier « vos gueules, vos gueules, les mouettes, Cessez de brailler dans l’écume, Pressez moi plutôt de vos plumes…Vos cris me cassent la tête ! « (J.Roubard) Lorsqu’à l’aube elles me réveillent, je m’imagine alors au port…Pour un nouveau départ. Aujourd’hui.
Oui j’ai cherché dans chaque coin et recoin la Nature. Celle qui me permet de continuer à vivre au coeur de la ville sans me laisser embraser par son rythme et sa frénésie. Beauté ! Grâce à laquelle je me sens reliée au plus profond de mon être. Celle qui m’habite. Et me rappelle combien je suis infiniment petite, infiniment rien à l’échelle de cette planète et pour tant…
Ces arbres, grâce auxquels j’ai découvert ma puissance et mon enracinement. Cette terre, grâce à laquelle je tiens debout, intérieure, chaque jour je me dois de continuer à la cultiver pour éviter de laisser les mauvaises herbes pousser. Défricher, arroser, nettoyer, planter… pour de nouveaux fruits, de nouveaux arbres. Restaurer ! M’arrimer dans ce qu’elle m’offre à vivre. Seule et avec vous, au coeur de la cité, dans un corps à corps.
Grâce & gratitude.