Qui suis-je ?

Qui_suis_je ? Femme, mère, amie, coach, consultante…oui. Mais il y en a plein.

Je suis née Christèle Perrot, je mourrai Christèle Perrot.

A un moment de ma vie, j’ai choisi de me marier.

J’ai épousé l’Autre et son nom. Je l’aimais, j’en suis certaine (pas le nom, l’homme ;)), mais sans doute était-ce aussi une façon de fuir, de me fuir jusqu’à laisser de côté sur un livret de famille le nom qui était le mien et dont je ne voulais plus.

Il est vrai aussi que cela se faisait à l’époque mais je me souviens d’un empressement tout particulier de ma part à vouloir radicalement changer de nom…et ce n’était pas pour sa beauté ou par pur coquetterie !

J’épousais tout.

Désormais divorcée, je réalise qu’en laissant de côté mon nom, j’ai aussi laissé sur le bord du chemin une partie de moi…cela peut paraître anecdotique et bien je crois que non. Ce nom est porteur de mon identité et de toute l’histoire qui est la mienne. En le laissant de côté, j’ai aussi abandonné une partie de moi, pour me noyer dans la relation à l’autre, dans l’Autre.

Facile vous me direz, j’étais amoureuse, jeune, pleine de croyances judéo-chrétiennes et trop peu d’expériences pour me connaître suffisamment et rester ancrée dans celle que j’étais. Néanmoins, je me suis perdue…en grande partie.

Et puis divorcée, avant même que ce ne soit entériné, j’ai repris mon nom de jeune fille, avec le même empressement avec lequel je l’avais quitté !…Et sans détour. Comme une envie profonde de retrouver cette partie de moi trop longtemps enfouie. De me retrouver pleinement. Moi. Christèle Perrot.

Bon, ce coup ci, je vous assure, c’est pour de bon, j’ai la ferme envie de le garder quoiqu’il advienne !!:)) Finalement je l’aime aussi !

Comme des retrouvailles avec ce que j’avais égaré,  une renaissance, et mon Dieu que c’est bon ! Je retrouve des sensations et des sentiments de mon enfance, de mon adolescence. Un tel rajeunissement intérieur ! Bien mieux qu’un lifting :))

Aujourd’hui, grâce à mes expériences de vie et à mon cheminement à la fois psychologique, philosophique et spirituel, je crois que je suis en mesure de discerner celle que je suis. Avec mes forces, mes talents, mes dons et mes fragilités, mes faiblesses, mes points de développement.

Néanmoins qu’est-ce qui fait que je suis Christèle, avec un seul « l » et un accent sur le « e » ? Que je suis unique comme chacun d’entre vous…Que c’est moi qui suis choisie et pas une autre…Qu’est-ce qui fait ma singularité ?

Et vous, qui êtes-vous ? Et quelle est votre singularité ?

6 réflexions au sujet de “Qui suis-je ?”

  1. Bonjour Christèle,
    Pour ma part, j’ai réalisé ce chemin lorsque …ma soeur a divorcé, il y a 10 ans. Elle a pas mal souffert de ce changement de nom, au point de m’en faire part. Apparemment beaucoup de confusion, pas mal de gens qui la félicitaient de son mariage…
    Du coup, alors que j’avais avec bonheur fui mon nom de jeune fille, pas facile à porter, je me suis empressée de le retrouver à l’époque. Brousse je suis née et Brousse je mourrai. Et j’ai réalisé qu’à travers ce changement de nom, je retrouvai mon enfance, mes racines, tout ce qui faisait ma singularité et dont j’étais fière, en fin de compte.
    Aujourd’hui je divorce moi aussi… Et le fait d’avoir déjà changé de nom il y a quelques années fait que j’ai plus le sentiment de 2 singularités qui s’opposent au lieu de s’unir.
    ou qui poussent côte à côte au lieu d’emprunter le même chemin.
    Ce qui fait ma singularité ? Ma vie, mon vécu, ce qui me touche, ma sensibilité.
    Aujourd’hui en effet, je crois que riche de ma vie, j’aborderais le couple différemment sans vouloir fuir mon identité d’origine, me couler dans un moule qui n’est pas le mien.
    Vive la civilisation espagnole qui depuis tout temps autorise les femmes à garder leur nom et à le transmettre à leurs enfants.
    Napoléon devait avoir une vision bien machiste…. pour mettre ce changement de propriété et d’identité dans le code civil !
    A bientôt
    Isabelle

  2. Pas besoin de divorce pour s’interroger sur son identité et se poser la question « qui suis-je, finalement ». A plus de 40 ans, je m’interroge encore et sans doute plus qu’à 20 ou 30 ans. La vie nous conduit à faire des choix et donc à renoncer à certaines choses. Ces choix, qui sont toujours les nôtres, nous aliènent parfois. Mais dans certains cas, comme celui de ton autre toi retrouvée, Christèle, on peut, à défaut de revenir en arrière, corriger sa trajectoire pour être plus en phase avec soi-même. Certains diraient « jeter ses masques »… Mais les jettent-on vraiment tous ?
    Jérôme

  3. Chère Isabelle, j’ai été très touchée en lisant tes mots et je te remercie.
    Effectivement comme tu le soulignes aussi, le changement de nom engendre des conséquences non négligeables pour la femme dans son positionnement au sein du couple mais aussi au sein de la société. Et d’ailleurs aujourd’hui de plus en plus de femmes gardent désormais leur nom de jeune fille, ce qui correspond aussi à l’évolution de la place de la femme dans la société.
    Je pense que tout l’enjeu de n’importe quelle relation, qu’elle soit amoureuse ou non, consiste à rester ancré en soi tout en étant également dans le don et le partage vis à vis de l’autre.
    Cela nécessite alors de bien rester à l’écoute de soi…et de l’autre, de se connaître pour se respecter…et jeune et amoureux ce n’est pas toujours évident car l’on passe d’abord par cette période de fusion…
    Un équilibre précaire toujours à renouveler et à réinventer…et en même temps une belle aventure ! Même si parfois elle peut nous conduire à la séparation ou au divorce, c’est aussi une option que nous avons la chance de pouvoir choisir aujourd’hui, même si douloureuse.

  4. Bonjour Jérôme et merci pour ta visite et tes mots.
    Oh combien tu as raison ! il n’est heureusement point nécessaire de divorcer pour se poser cette question du « qui suis-je » 🙂
    Maintenant, les épreuves de la vie : divorce, maladie, deuil, licenciement…nous amènent malgré nous à aller chercher des ressources cachées, enfouies pour traverser et surmonter…Et je crois alors pour l’avoir encore vécu cette année, que c’est une occasion d’aller encore plus en profondeur avec soi-même pour celui qui le veut.
    Effectivement, dans ce que je vis aujourd’hui, l’expérience de la solitude, ce face à face avec pour seul miroir celui de la salle de bain ;))…me permet aussi de trouver/retrouver en moi ce que j’avais sans doute égaré dans le don et le partage, les concessions…pour réapprendre à marcher autrement, retrouver un équilibre seul.
    Je crois que ce n’est pas forcément porter un masque que de ne pas toujours être en lien avec soi-même, car être à l’écoute de soi et se respecter n’est pas chose aisée pour chacun d’entre nous. Encore faut-il prendre le temps de se connaître et puis ensuite oser s’affirmer…Dans notre société où les croyances judéo-chrétiennes sont fortement ancrées, je rencontre et j’accompagne de nombreuses personnes qui ont encore du mal à s’en affranchir et à choisir leur propre chemin…mais chacun porte sa propre histoire avec un sac à dos plus ou moins lourd !
    Ce qui est certain c’est que nous sommes seuls toute notre vie et que la seule personne qui puisse prendre soin de nous est nous même ! Bien à toi.

  5. Ma chère Christèle,
    Comme tu le sais… nous avons vécu la même chose au même moment…
    Difficile d’assumer la statut de « divorcée » qui est finalement beaucoup moins rassurant pour les autres que « mariée »…
    J’aurai bien gardé mon nom d’épouse, mais l’ex n’a pas voulu… je trouvais cela plus pratique pour les enfants, l’école…
    « ah,c’est vous la maman de V. ? je n’avais pas compris parce que vous ne portez pas le même nom… »
    … et toc ! mon statut me revient en boomerang…!
    Même si la mode n’est plus vraiment au mariage aujourd’hui et que bcp de femmes gardent donc leur nom de JF, j’ai eu du mal à abandonner mon nom d’épouse …

    S’il n’y avait que ça !

    Allez ! hauts les coeurs, nous ne sommes pas les seules sur ce chemin de la guérison et et la quète de l’estime de soi.

    Je t’embrasse

    1. Chère Hortense, j’entends et je comprends ce que tu peux ressentir. Je le vis différemment en ce sens que ce divorce, pour les autres, a montré ma fragilité, ma vulnérabilité. Tandis que mon entourage avait tendance à me regarder comme une femme si forte et dans la catégorie de celle qui réussit tout ce qu’elle entreprend. Sans doute une image que je donnais de moi. Ce divorce montre ainsi aux autres mon humanité. Et pour moi il est désormais comme une marque indélébile, un sceau gravé, qui m’a sans doute appris l’humilité. Je t’embrasse.

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